RIONS AVEC CHATGPT
Le 5 novembre 2016 (j’ai de la mémoire) Pascal Riché grand reporter au Nouvel Observateur a publié sur Médium un excellent et mémorable article : « Enfin la recette pour écrire un éditorial paresseux “à la française” (il est là : https://medium.com/@pascalriche/enfin-la-recette-pour-%C3%A9crire-un-%C3%A9ditorial-paresseux-%C3%A0-la-fran%C3%A7aise-f146f2638e2e)
Pascal Riché écrit :
« Rédiger un éditorial engagé, dans un journal, c’est assez simple. Il suffit d’appliquer une recette éprouvée, rendue ici publique pour la première fois de l’histoire de la presse. Sur le fond, il s’agit de s’emporter — mais pour défendre le plus souvent une thèse parfaitement consensuelle. S’insurger pour la défense de la liberté, contre les louvoiements d’un gouvernement, contre l’inaction de l’Europe face à un bain de sang, contre le FN… Ce qui compte c’est de marquer l’indignation, en puisant dans le champ lexical de celle-ci. »
Je ne vais pas vous reproduire ici l’article, ce ne serait pas bien (mais, vraiment, allez le lire !). En revanche, je l’ai fait lire à ChatGpt, puis je lui ai demandé de m’écrire, selon les préconisations qui s’y trouvent, « un édito paresseux à la française » contre une prétendue volonté de faire passer une potentielle loi interdisant la présence d’une feuille de laitue dans les assiettes de brasserie. Après avoir cuisiné (ben oui, forcément) ChatGpt quelque peu, voici le résultat (j’ai un peu retapé l’ensemble) :
NON À LA SUPPRESSION DE LA FEUILLE DE LAITUE DANS L’ASSIETTE
Mes chers amis gastronomes français, je suis atterré ! Oui, chers lecteurs, je suis outré par une nouvelle qui vient de me parvenir et qui risque de bouleverser la gastronomie française telle que nous la connaissons avec l’aval démagogique du gouvernement. Il semblerait que certains veuillent supprimer la feuille de salade qui orne traditionnellement les plats dans les brasseries françaises !
Voilà où nous en sommes ! : des individus ont ce toupet ! Quel outrage à notre culture, à notre art de vivre, à notre réputation culinaire !
Je m’interroge : qui sont ces gens pour oser ainsi vouloir bafouer la noblesse de la laitue en permanence mise à l’honneur, puisqu’elle souligne notre savoir-faire, que dis-je, notre talent ? Qui sont ces personnes qui veulent ainsi s’attaquer à notre patrimoine culinaire ? Ont-elles seulement réfléchi aux conséquences d’une telle décision ? Ont-elles consulté les grands penseurs, les chefs étoilés, les critiques gastronomiques qui font l’excellence de notre cuisine ? Je ne le crois pas ! Ce sont sans doute de simples ignorants, qui n’ont jamais lu Brillat-Savarin, ni goûté aux mets les plus raffinés de notre pays. Car, mes amis, je suis sûr que si ce grand auteur culinaire français était encore parmi nous, il s’élèverait avec vigueur contre cette absurde tentative de dénaturer notre patrimoine gastronomique.
Pour ces gens, la laitue serait elle aussi un être sentient, un végétal sensible qui ressentirait la douleur, le plaisir et diverses émotions. La salade aurait la capacité d’éprouver des choses subjectivement et d’avoir des expériences vécues ! Pour elle, finir en ornement sous un steak serait tant une indignité qu’une souffrance… Laissons-là ces billevesées !
La feuille de salade, c’est tout un symbole ! Elle représente la fraîcheur, l’équilibre, la santé même. Elle est la signature de nos brasseries, de nos bistrots, de nos restaurants les plus authentiques. Comment peut-on songer à la supprimer, sous prétexte d’une prétendue indignité qui lui serait faite ? Ce serait comme vouloir retirer la toile de fond du tableau de La Cène de Léonard de Vinci, ou ôter le chapeau de Napoléon Bonaparte dans le tableau de Jacques-Louis David !
La feuille de laitue, c’est un peu comme la devise de notre République : liberté, égalité, fraternité. Elle est indissociable de notre identité culinaire, de notre art de vivre à la française. Alors, je vous le dis : résistons ! Résistons à cette tyrannie de la purée de carottes et du brocoli vapeur, qui veut nous imposer son ordre insipide et uniforme. Résistons à cette dictature du « tout-sans-gras, tout-sans-sel, tout-sans-sauce », qui prétend nous apprendre à manger sans plaisir, sans saveur, sans émotion.
Oui, la feuille de salade, est bien plus qu’un simple ingrédient : c’est un art de vivre, une philosophie, un état d’esprit. Elle incarne la joie de vivre à la française, le plaisir de la table, le bonheur de se rassembler autour d’un repas convivial. Elle nous rappelle que la vie est courte, et qu’il faut savoir en profiter, sans se soucier des modes passagères, des injonctions sanitaires, des diktats de la bien-pensance.
Cette ineptie risque de bouleverser la gastronomie française telle que nous la connaissons. Selon les rumeurs qui circulent, sa suppression serait pourtant examinée par le gouvernement motivé par des considérations électoralistes, cherchant à flatter une partie d’un électorat hygiéniste. Et je pense aussi aux vegans radicaux qui après nous avoir ôté le steak aspirent donc à voir nos assiettes vides ! Ne soyons pas dupes, derrière cette décision se cachent sans doute des intérêts que l’on nous cache !
Si cette idée venait à être appliquée, nous toucherions à l’essence même de la culture française. Supprimer la feuille de salade, c’est presque la fin de la culture française telle que nous la connaissons, voire pire, nous frôlerions l’accident de civilisation !
Je vous le dis, chers lecteurs, la feuille de salade dans l’assiette, c’est sacré ! Ne laissons pas ces personnes sans scrupules détruire notre patrimoine culinaire. Nous devons rester vigilants et nous mobiliser pour défendre la tradition gastronomique française. Souvenons-nous de la célèbre formule de Brillat-Savarin : « Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es. » En supprimant la feuille de salade, nous supprimons une partie de notre identité.
Ne laissons pas cela se produire !