(Résolution postée sur LinkedIn)
Toujours avec l’appui désintéressé de ChatGPT et Midjourney, je prends une 3e résolution à la façon de l’O.N.U. Celle-ci concerne beaucoup d’entre vous ici : les « réunions-sandwich ».
Lorsque je me suis lancé dans la prise de résolutions à la façon de l’O.N.U avec l’aide ma foi efficace, résolue et altruiste de ChatGPT et de Midjourney, afin d’influer positivement, quoique modestement, sur la marche du monde, je ne m’attendais pas à éveiller une telle demande. C’est pas moins d’une dizaine de milliers de courriels (*) qui me sont parvenus : chaleureux ou bouleversés, reconnaissants… voire implorants. De fait, je me vois contraint de continuer cette tâche que je ne m’étais assignée il y a quelque temps pourtant dans un seul élan de générosité primal, spontané, qui avait dépassé mes propres inhibitions. Désormais, au-delà des affres liés à mon sentiment d’imposture, c’est la raison, la solidarité et un fort sentiment de Justice qui m’animent. Maintenant que le principe est lancé, comment, il est vrai, revenir en arrière ? Je ne voudrais pas ajouter du malheur au monde, comme aurait dit Camus qui sans aucun doute aurait pris de telles résolutions aussi. Mais il est facile de faire parler les Anciens, d’autant que Camus n’avait pas ChatGPT+.
Parmi les demandes récurrentes, il y a la question des réunions-sandwichs : vous êtes nombreuses et nombreux, enseignants, chef de projets, employés, cadres, sous-cadres, agents de maîtrise, chef de COPIL, de groupes de travail, de réflexion, de pré-job briefing ou de retour d’expérience. animateurs, managers, managés… à vous poser des questions : faut-il accepter que chaque pause repas soit l’occasion d’une réunion, à l’heure où le travail envahi déjà l’espace public au point qu’il faille invoquer le droit à la déconnexion pour prendre l’apéro peinard ? Il m’est difficile de contrer les pratiques de chaque entreprise qui est reine chez elle, ou d’inciter à des pratiques grommelantes relevant d’un syndicalisme gesticulant se référant de façon désuète à ce vieux grimoire oublié au pire, ou considéré au moins comme folklorique et insolite, qu’est le Code du Travail… En revanche, prendre une résolution à la façon de l’O.N.U, oui cela m’est possible. Alors, je n’hésite pas. Il en va du bien de toutes et tous ici et j’espère que l’effet s’en fera sentir dès votre prochaine réunion de midi.
(*) J’ai observé qu’ici les gens qui écrivent ici des newsletters glissent toujours au détour d’un docte paragraphe qu’ils ont « 15 000 lecteurs » (parfois de 10 000 à 15 000). Ce chiffre que certains estiment n’être pourtant qu’autoréalisateur ou un vœu pieu dans un futur plus ou moins lointain, n’est sans doute jamais choisi par hasard. Toutefois l’usage me semblant répandu et accepté sans barguigner par le lectorat, je m’y conforme.
Résolution 003-2023/CR-SNDW
sur la condamnation des réunions-sandwich
et de leurs effets néfastes sur l’efficacité
et le bien-être en milieu de travail
Le Conseil de la Productivité et du Bien-être au Travail de Francis Mizio, après avoir examiné les pratiques récentes et déplorables des réunions-sandwich, adopte la présente résolution :
Considérant que la pause méridienne est un droit fondamental du salarié, visant à offrir un moment de détente et de restauration, loin des contraintes professionnelles,
Considérant que la pratique des réunions-sandwich, consistant au départ à remplacer cette pause exceptionnelle par une réunion de travail, s’est instaurée et généralisée de manière préoccupante et pérenne, souvent au détriment du bien-être des employés,
Considérant les désavantages suivants de ces réunions :
• L’Odeur Perturbatrice : Les effluves de sandwiches exotiques, oscillant entre le kebab épicé et le pâté de campagne, créent un environnement olfactif distrayant, voire écœurant, nuisant gravement à la concentration des participants.
• Les Gargouillements Trahisseurs : Les estomacs de ceux qui, par oubli ou manque de temps, n’ont pu se munir de leur sandwich, offrent un concert de grognements et de gargouillements, perturbant l’ordre et la sérénité de ces réunions.
• Les Accidents Vestimentaires : La maladresse inhérente à l’acte de manger, surtout en parlant, conduit à des catastrophes vestimentaires, de la tache de moutarde sur la cravate à la chute malencontreuse de tomate sur un corsage.
Rappelant que selon les études, la majorité des réunions échouent à produire des décisions concrètes, et que l’efficacité de celles-ci diminue drastiquement après 52 minutes,
Rappelant que la législation en vigueur stipule clairement les droits des salariés à des pauses et à une rémunération adéquate pour le temps de travail effectif,
Déplore cette pratique et condamne fermement l’usage abusif du temps de pause méridienne pour des réunions, en raison des points suivants :
• Perte de Productivité : L’inefficacité chronique de ces réunions-sandwich, souvent transformées en séances de plaintes collectives ou de débats sur la qualité gustative des différents sandwiches.
• Impact sur le bien-être : La frustration et le sentiment d’injustice ressenti par les salariés, contraints de jongler entre la nécessité de se nourrir et celle de paraître engagés professionnellement.
• Détérioration de l’environnement de travail : La création d’un climat de travail tendu et désagréable, exacerbé par les différents désagréments susmentionnés.
En conséquence, le Conseil recommande vivement aux organisations de revoir leur politique de réunions pour respecter les droits et le bien-être de leurs employés, et d’instaurer des pratiques plus productives, équilibrées et humaines, favorisant une véritable pause méridienne, et ce, rémunérées, et sans odeur ni gargouillis.
Adoptée à l’unanimité par Le Conseil de la Productivité et du Bien-être au Travail de Francis Mizio, le 3 décembre 2023.