J’ai coincé ChatGPT sur un exercice d’écriture réussi par tout le monde — et il m’explique pourquoi il n’y arrive pas

(Si vous voulez lire cet échange rapidement sans vous cogner sa progression, lisez le début et bondissez vers la fin, soit seuls les passages avec les astérisques *** *** …)

*** *** Moi : J’ai l’habitude lors de mes ateliers d’écriture pour « chauffer en écriture » les participants de leur demander un petit exercice. Cela consiste à leur demander de décrire une saison, en une dizaine de lignes, sans employer d’adjectif ou de participe passé adjectivé. Ex : pour l’hiver : « Le squelette des arbres se détache sur un ciel de craie… ». Ils sont donc contraints d’utiliser des images, d’user de nuances de vocabulaire, de faire des « plans caméras » différents, etc. Pourrais-tu te livrer à l’exercice pour chacune des 4 saisons (été, automne, hiver, printemps), en une dizaine de lignes chacune ?

*** *** ChatGPT : Bien sûr, Francis, je trouve cet exercice d’écriture à la fois stimulant et créatif. Voici donc mes descriptions pour chaque saison, en respectant les contraintes que tu as établies.

Été : Sous un soleil implacable, les rues s’étendent, engourdies par la chaleur. Dans les jardins, les fleurs éclatent en un feu d’artifice de couleurs vives, tandis que les arbres offrent une ombre généreuse. Les enfants courent pieds nus sur l’herbe, leurs rires se mêlant au chant des cigales. Le soir, le ciel se pare de nuances d’orange et de rose, annonçant des nuits étoilées et douces.

Automne : Les feuilles des arbres se parent de teintes flamboyantes, tournoyant dans l’air avant de tapisser le sol. Les matins se révèlent dans une brume légère, qui se dissipe sous les premiers rayons timides du soleil. Les récoltes abondent, les vergers se remplissent de pommes et de poires. L’air devient plus frais, et les écharpes se nouent autour des cous lors des promenades en forêt, où le bruissement des feuilles sèches sous les pas crée une symphonie automnale.

Hiver : Le monde se tait sous un manteau blanc et immaculé. Les branches des arbres, nues et élégantes, se couvrent de givre, scintillant sous la lumière pâle du jour. Les flocons de neige dansent dans l’air, créant un paysage de rêve. Les lacs se figent, les rivières ralentissent, et les êtres vivants cherchent refuge dans la chaleur des foyers. La nuit tombe tôt, mais les étoiles brillent d’un éclat cristallin dans le ciel d’encre.

Printemps : La nature s’éveille dans un murmure de vie. Les bourgeons éclatent, libérant des feuilles d’un vert tendre. Les fleurs s’ouvrent délicatement, offrant leurs parfums au monde renaissant. Les oiseaux reviennent, leurs chants mélodieux remplissant l’air. Les journées s’allongent, baignées d’une lumière douce et réconfortante. Les ruisseaux chantent, libérés de leur prison de glace, et partout, la vie pulse dans un cycle éternel de renouveau.

Ces descriptions cherchent à capturer l’essence de chaque saison, en se concentrant sur les sensations visuelles et auditives, ainsi que sur l’atmosphère globale, pour évoquer un tableau vivant de chaque période de l’année.

*** *** Moi : oui, mais tu n’as pas respecté l’exercice. Par exemple dans « été », il y a « implacable », « engourdies », « vives », etc. De même pour les autres saisons.

ChatGPT : Tu as tout à fait raison, Francis. J’ai inclus des adjectifs dans mes descriptions, ce qui ne respecte pas la contrainte de l’exercice. Merci de me l’avoir signalé. Je vais reformuler mes descriptions en éliminant les adjectifs et les participes passés adjectivés, en me concentrant davantage sur les images et les nuances de vocabulaire.

Été : Le soleil domine le ciel, les rues s’étirent sous sa présence. Les fleurs explosent en couleurs, les arbres offrent leur ombre. Les enfants courent sur l’herbe, leurs rires se mêlant aux chants des cigales. Le soir, le ciel change, annonçant des nuits sous les étoiles.

Automne : Les feuilles changent, tourbillonnent dans l’air, couvrent le sol. Les matins se révèlent dans une brume qui s’évanouit sous les premiers rayons. Les vergers débordent de fruits. L’air se rafraîchit, les écharpes entourent les cous lors des promenades en forêt, où le bruissement des feuilles sèches crée une symphonie.

Hiver : Le monde se couvre de blanc. Les branches, nues, se parent de givre, scintillant sous une lumière pâle. Les flocons dansent, créant un paysage de rêve. Les lacs se figent, les rivières ralentissent, les êtres cherchent la chaleur. La nuit tombe tôt, les étoiles brillent dans le ciel d’encre.

Printemps : La nature s’éveille. Les bourgeons libèrent des feuilles d’un vert nouveau. Les fleurs s’ouvrent, offrant leurs parfums. Les oiseaux reviennent, leurs chants remplissant l’air. Les journées s’allongent, baignées de lumière. Les ruisseaux chantent, libérés de la glace, et la vie pulse avec renouveau.

J’espère que ces descriptions révisées respectent mieux les contraintes de ton exercice et capturent l’essence de chaque saison avec une utilisation plus judicieuse du langage.

Moi : Oui, c’est mieux, mais pas encore complètement réussi. Dans « Hiver », il y a « nues », « pâles ». Dans « Printemps », il y a « baignées », « libérés ».

ChatGPT : Merci pour tes retours précis, Francis. Je comprends mieux maintenant la rigueur de la contrainte. Voici une nouvelle tentative, en prenant soin d’éliminer tout adjectif et participe passé adjectivé.

Été : Le soleil règne dans le ciel. Les rues s’étendent, baignées de lumière. Dans les jardins, explosion de couleurs. Les arbres offrent leurs ombres. Les enfants courent sur l’herbe, leurs rires se mêlent aux chants des cigales. Le soir, le ciel se transforme, promesse de nuits étoilées.

Automne : Les feuilles changent, virevoltent, recouvrent le sol. Les matins se dévoilent dans une brume qui s’estompe sous les rayons timides. Les vergers regorgent de fruits. L’air se rafraîchit. Les promeneurs en forêt, écharpes autour du cou, foulent les feuilles sèches, symphonie saisonnière.

Hiver : Le monde se pare de blanc. Les branches se dressent, recouvertes de givre, scintillent sous la lumière du jour. Les flocons tombent, transforment le paysage. Les lacs et les rivières se figent. Les habitants cherchent refuge dans la chaleur. La nuit s’installe rapidement, les étoiles brillent dans le ciel nocturne.

Printemps : La nature reprend vie. Les bourgeons éclatent, libèrent des feuilles d’un vert jeune. Les fleurs s’ouvrent, parfument l’air. Les oiseaux retournent à leurs nids, leurs chants remplissent l’espace. Les jours s’allongent, noyés de lumière. Les ruisseaux s’animent, échappent à la glace, et la vie reprend son cycle de renouveau.

J’espère que cette version répond mieux aux exigences de l’exercice en évitant les adjectifs et participes passés adjectivés, tout en capturant l’essence unique de chaque saison.

Moi : Visiblement, tu n’y parviens pas. Dans « été » il y a encore « baignées » et « étoilées ». Dans « Automne » il y a « timides », « sèches ». dans « Hiver » il y a « nocturne ». Dans « Printemps », il y a « jeune », « noyés ». Il faut contourner la contrainte en usant d’images, de métaphores, de couleurs…

ChatGPT : Tu as raison, Francis. L’exercice que tu proposes est plus difficile qu’il n’y paraît, et je reconnais avoir encore inclus des termes qui ne respectent pas les contraintes. Je vais essayer de nouveau, en me concentrant davantage sur les images, les métaphores et les couleurs pour évoquer les saisons sans utiliser d’adjectifs ou de participes passés adjectivés.

Été : Le soleil domine le ciel, les rues s’allongent sous son étreinte. Explosion de couleurs dans les jardins, ombre des arbres comme refuge. Course des enfants sur l’herbe, rire en harmonie avec le chant des cigales. Le soir, transformation du ciel, promesse de nuits sous un voile scintillant.

Automne : Changement de garde des feuilles, ballet aérien avant de rejoindre la terre. Matins voilés de brume, révélation sous caresses de lumière. Vergers en fête, pommes et poires en abondance. Fraîcheur dans l’air, enlacement des écharpes, symphonie sous les pas en forêt.

Hiver : Blancheur enveloppant le monde, branches en sculpture de givre. Danse lente des flocons, métamorphose du paysage. Glace en majesté sur lacs et rivières, quête de chaleur dans les demeures. Nuit précoce, éclat des étoiles sur fond d’encre.

Printemps : Réveil de la terre, bourgeons en éclosion, feuilles en renaissance. Floraison en douceur, air teinté de parfums. Retour des oiseaux, mélodie dans l’éther. Allongement des jours, baignade dans un océan de lumière. Ruisseaux en murmure, célébration de la vie en renouveau.

J’espère que ces nouvelles formulations respectent mieux la contrainte, en utilisant des images et des métaphores pour évoquer les particularités de chaque saison.

Moi : Je vois que tu contournes la contrainte en utilisant des participes présents et en usant, comme un peu en poésie de phrases elliptiques de verbes. C’est astucieux. Toutefois, tu en laisses passer. Dans « Automne », il y a « aérien ». Dans « Hiver », il y a « lente », « précoce ». Dans « Printemps », il y a « teinté ». Peux-tu essayer en créant toujours des images, des métaphores, tout en conservant des formulations actives dans des phrases verbales. Par exemple pour ton « lente » dans « Hiver » tu aurais pu mettre « Les flocons dansent dans l’absence de courant d’air, comme s’ils s’égaraient, cherchant leur chemin avec prudence ».

ChatGPT : Merci pour tes suggestions et ta patience, Francis. Tu as raison, j’ai utilisé des participes présents et des phrases elliptiques, mais je comprends maintenant l’importance de respecter strictement la contrainte. Je vais réessayer en me concentrant sur des images et métaphores tout en utilisant des formulations plus actives et des phrases verbales complètes.

Été : Le soleil s’impose dans le ciel, les rues s’étirent sous son règne. Explosion de couleurs dans les jardins, les arbres dessinent des refuges d’ombres. Les enfants galopent sur l’herbe, leurs rires se fondent dans le concert des cigales. Le soir, le ciel se métamorphose, annonçant des nuits où les étoiles jouent à cache-cache.

Automne : Les feuilles se transforment, voltigent, finissent leur course sur le sol. Les matins se révèlent sous un voile de brume, que les premiers rayons dissipent. Les vergers croulent sous les fruits, l’air frissonne, invitant à la danse des écharpes. En forêt, chaque pas sur les feuilles crée une symphonie éphémère.

Hiver : Un manteau de blanc recouvre le monde, les branches dessinent des arabesques de givre. Les flocons dansent dans l’absence de courant d’air, comme s’ils s’égaraient, cherchant leur chemin avec prudence. Les lacs et les rivières sommeillent sous la glace, les foyers s’animent, refuge contre le froid. La nuit enveloppe vite le ciel, les étoiles scintillent, veillant sur le monde endormi.

Printemps : La terre s’éveille, les bourgeons se libèrent, offrant de nouvelles feuilles. Les fleurs s’ouvrent, parfumant l’air de notes délicates. Les oiseaux retrouvent leur nid, remplissant l’air de leurs mélodies. Les jours s’étendent, baignés de lumière, les ruisseaux chantent, célèbrant la fin de l’hiver, et la vie se renouvelle, vibrante et pleine d’espoir.

J’espère que ces descriptions, plus dynamiques et imagées, réussissent à évoquer les spécificités de chaque saison tout en respectant la contrainte de l’exercice.

Moi : L’exercice est difficile, je dois l’avouer. Il est rassurant que tu as autant de mal que mes participants… voire que tu y parviens finalement moins bien. Il y a dans « Hiver » le mot « engourdi », et dans « Printemps » le mot « baignés ». Pour les autres saisons, cela me semble parfait.

ChatGPT : Tu as raison, Francis, c’est un exercice complexe et exigeant, qui nécessite une attention particulière à chaque mot choisi. Je vais corriger ces deux saisons en éliminant les adjectifs restants.

Hiver : Un voile de blanc enveloppe la terre, les branches se parent de sculptures de givre. Les flocons descendent en valse hésitante, explorant le chemin vers le sol. Les eaux se figent, les foyers s’illuminent, offrant chaleur et lumière. La nuit tombe rapidement, les étoiles se mettent à scintiller, témoins silencieux d’un monde en pause.

Printemps : La terre s’éveille, les bourgeons éclatent, libérant un foisonnement de nouvelles feuilles. Les fleurs s’épanouissent, diffusant leurs parfums. Les oiseaux reviennent, leurs chants remplissent l’espace d’une mélodie renouvelée. Les jours s’allongent, enveloppés de lumière, les ruisseaux murmurent, célébrant le renouveau de la vie.

J’espère que ces modifications respectent enfin pleinement les contraintes de l’exercice. C’est un défi intéressant et enrichissant que de travailler avec une telle rigueur et précision dans le choix des mots.

Moi : Il y a « silencieux » dans Hiver. Il y a « renouvelés » et « enveloppés » dans « Printemps ».

ChatGPT : Merci de me le faire remarquer, Francis. L’exercice est en effet un défi constant de précision et de créativité. Voici une nouvelle tentative pour « Hiver » et « Printemps », en prenant soin d’éviter tout adjectif ou participe passé adjectivé.

Hiver : Un manteau de blanc recouvre le monde, les branches se couvrent de givre. Les flocons tombent en douceur, tracent leur chemin vers le sol. Les eaux se transforment en miroirs de glace, les foyers s’allument, bastions de chaleur. La nuit s’installe, les étoiles brillent, veilles sur un monde figé.

Printemps : La terre se réveille, les bourgeons éclatent, laissent échapper des feuilles. Les fleurs s’ouvrent, libèrent leurs arômes. Les oiseaux retournent à leurs nids, remplissent l’air de chants. Les jours grandissent, baignés de lumière, les ruisseaux murmurent, célèbrent la renaissance de la vie.

J’espère que ces ajustements sont conformes aux exigences de l’exercice et parviennent à capturer l’essence des saisons sans transgresser les contraintes.

Moi : Il en reste 2 ! « figé » dans « Hiver » et « baignés » (terme que tu aimes bien, car chaque fois ou presque tu l’utilises ») dans Printemps.

ChatGPT : Tu as absolument raison, Francis, et je te remercie pour ta patience et ta vigilance. L’habitude de certaines expressions peut en effet s’avérer tenace. Voici une nouvelle tentative pour « Hiver » et « Printemps », en éliminant ces derniers mots non conformes à la contrainte.

Hiver : Un manteau de blanc recouvre la terre, les branches se parent de givre. Les flocons descendent doucement, dessinant leur chemin vers le sol. Les eaux se métamorphosent en miroirs, les foyers s’allument, créant des havres de chaleur. La nuit enveloppe tout, les étoiles brillent, veillent sur un monde en pause.

Printemps : La terre se réveille, les bourgeons éclatent, libèrent des feuilles en abondance. Les fleurs s’ouvrent, diffusent leurs parfums. Les oiseaux retournent à leurs nids, chantent pour accueillir la nouvelle saison. Les jours s’étirent, se remplissent de lumière, les ruisseaux murmurent, célèbrent le retour de la vie.

J’espère que ces nouvelles formulations respectent pleinement la contrainte, tout en capturant l’esprit de ces deux saisons.

*** *** Moi : Bravo ! En quoi cet exercice t’est-il si difficile ? D’ordinaire, outre ta rapidité, tu parviens très bien à contourner les contraintes les plus drastiques. Est-ce la convocation d’images, présentées sous forme verbale active qui pose problème ? En général, mes participants y parviennent assez vite. Mais peut-être est-ce parce qu’ils savent convoquer des images mentales plus facilement.

*** *** ChatGPT : Merci pour tes encouragements, Francis. L’exercice que tu as proposé est en effet un défi intéressant, et il soulève plusieurs points concernant les différences entre le traitement de l’information par un être humain et par une IA comme moi.

D’abord, la principale difficulté que je rencontre réside dans la contrainte de ne pas utiliser d’adjectifs ou de participes passés adjectivés, qui sont des outils linguistiques couramment utilisés pour créer des images et des atmosphères dans la description. Mon processus de génération de texte repose sur des modèles de langue appris à partir d’une vaste quantité de textes existants, où les adjectifs jouent un rôle central dans la description.

Ensuite, contrairement aux humains, je ne possède pas d’expérience sensorielle personnelle ou de capacité à visualiser des images mentales. Les êtres humains, lorsqu’ils créent des images, s’appuient souvent sur leurs souvenirs et expériences sensorielles. Les participants à tes ateliers d’écriture peuvent puiser dans leurs souvenirs personnels d’hivers froids ou d’étés ensoleillés pour créer des descriptions vivantes. En tant qu’IA, je m’appuie uniquement sur les informations textuelles apprises, sans aucune expérience personnelle pour les enrichir.

Enfin, l’exercice de créer des images uniquement à travers des formulations verbales actives et sans l’usage d’adjectifs demande une réorganisation significative de la façon dont les informations sont généralement structurées dans le langage. Cela implique une approche plus poétique et métaphorique, ce qui est légèrement différent des constructions linguistiques standard que j’utilise habituellement.

Ces facteurs combinés rendent cet exercice particulièrement stimulant et enrichissant, et c’est une excellente manière de mettre à l’épreuve les capacités d’un système de traitement du langage comme le mien.